Pourquoi la consommation du placenta est-elle interdite en Islam, même à des fins thérapeutiques ?

La consommation d'une partie du corps humain est interdite, comme l'ont stipulé les juristes, et il n'est donc pas permis de manger quoi que ce soit provenant de celui-ci, que ce soit le placenta ou autre chose, que ce soit à des fins thérapeutiques ou autres. Allah Tout-Puissant n'a pas mis la guérison de cette communauté dans ce qui lui est interdit, comme il est rapporté dans le hadith noble. Ibn al-Qayyim – qu’Allah lui fasse miséricorde - a mentionné dans « Zad al-Ma‘ad » en évoquant la guidance du Prophète (Que la paix soit sur lui) concernant l'interdiction de se soigner par des choses interdites, un ensemble de hadiths à ce sujet, dont le hadith rapporté par Ibn Majah et d'autres d'après Tariq ibn Suwayd al-Hadrami (qu'Allah soit satisfait de lui), qui a dit : « J'ai dit : Ô Messager d'Allah, nous avons dans notre terre des raisins que nous pressons et dont nous buvons. Il a dit : Non. Je l'ai interrogé de nouveau en disant : Nous les utilisons pour soigner les malades. Il a dit : Cela n'est pas une guérison, mais une maladie. ».

Ibn al-Qayyim a ensuite ajouté : « Le traitement par des substances interdites est inacceptable tant du point de vue de la raison que de la charia. En ce qui concerne la charia, nous avons déjà mentionné ces hadiths et d'autres encore. Quant à la raison, Allah le Très-Haut a interdit ces substances en raison de leur impureté. En effet, Il n'a pas interdit à cette communauté quelque chose de bon comme punition (…) Mais Il a interdit à cette communauté ce qui est impur, et cette interdiction sert à les protéger et à les préserver de la consommation de ces choses. Il n'est donc pas approprié de chercher à se soigner avec ce qui est interdit, car même si cela peut sembler guérir temporairement, cela engendre un mal plus grand au cœur à cause de l'impureté contenue dans cette substance. Ainsi, celui qui se soigne avec cela cherche à éliminer une maladie corporelle tout en causant une maladie plus grave au cœur. »

Consommer une partie du corps humain, même en guise de guérison, confère à la nature et à l’esprit une caractéristique d’impureté, car la nature réagit à la qualité du médicament de manière évidente. Si sa qualité est impure, la nature en acquiert l’impureté. Comment cela se produirait-il si la substance était impure en soi ? C'est pourquoi Allah, le Très-Haut, a interdit à Ses serviteurs les aliments, les boissons et les vêtements impurs, car ils confèrent à l’âme une caractéristique et une condition d'impureté.

Pourtant, le médicament fabriqué à partir de celui-ci peut être utilisé en cas de nécessité absolue et en l'absence d'alternative, à condition qu'il soit approuvé par les médecins et les spécialistes.

Il a été convenu par le Conseil de Jurisprudence Islamique qu'il n'est pas permis de consommer des médicaments dérivés du placenta. Cependant, il n'y a pas d'objection à l'utilisation du placenta à des fins médicales en l'absence de toute alternative. En effet, les médicaments extraits du placenta et administrés par voie orale ou par injection ne sont permis qu'en cas de nécessité absolue. Quant aux médicaments dérivés du placenta, il est d'autant plus interdit de les consommer.

Et Allah Sait Mieux.